Maraboutage, jalousie, coup-bas, dans le milieu de la danse : témoignages effarants !

De l'extérieur, le showbiz, est beau comme un bouquet de fleurs mais en réalité, entre coups bas, trahison, boycott et refus d'entraide, ce milieu, notamment celui de la danse, est très sombre.

aziz dabala

Dans les méandres du showbiz sénégalais, c'est un panier à crabes - une rengaine amère : ingratitude, duperie, cupidité, les coups bas. Dans un dossier, L'OBS révèle que le milieu de la danse est très propice à la concurrence malsaine et déloyale.

"Grâce à leurs pas de danse uniques et leurs chorégraphies inédites, ils sont devenus de véritables bêtes de scènes. Mais si on y regarde de plus près, dans les coulisses, leurs parcours n’ont pas été de tout repos. La plupart d’entre eux ont dû marcher sur des œufs, tantôt sur des épines, déjouer des embuscades, pour tirer leur épingle du jeu, dans ce cercle vicieux où faux semblants, coups bas, duplicité, jalousie, méchanceté et maraboutage règnent en maître", rapporte L'OBS.

La célèbre danseuse Aïda Dada se confie

La célèbre danseuse Aïda Dada en a pris pour son grade. Elle a marqué d’une belle empreinte le milieu de la danse. Elle s’est révélée au public sous la houlette du groupe de danse «Les Gazelles», dirigé à l’époque par la danseuse Ndèye Guèye.

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Au sein du groupe, Dada faisait bonne figure. Au courant des années 2000, elle était presque dans tous les clips-vidéos. Elle a plusieurs fois brillé de mille feux aux côtés de sa cheffe de groupe avant de s’affranchir de sa tutelle pour mettre sur pied son propre groupe de danse «Les Lionnes».

Aujourd’hui, après des années de carrière, elle a tourné le dos au secteur de la danse. Mais Dada garde encore en mémoire, ses expériences. Elle en a vu des vertes et des pas mûres de la part des concurrentes.

« Parfois même, les amis avec qui tu t’accompagnes sont tes premiers concurrents. Vous vous partagez des secrets alors qu’au fond, dans leurs cœurs, elles sont en compétition avec toi et ne supportent pas de te voir réussi r», témoigne-t-elle d’emblée.

Elle enchaîne : «Je me rappelle un jour, un célèbre musicien voulait me contacter pour que je participe à une tournée aux États-Unis. Il a contacté une collègue danseuse pour avoir mes coordonnées. Mais celle-ci, lui a dit que j’avais voyagé en France. Alors que c’était faux. J’étais bel et bien au Sénégal. Je suis passée à côté d’une belle opportunité à cause de sa méchanceté et sa jalousie. Pourtant, le chanteur avait besoin de nos 2 profils. Mais finalement, l’ironie du sort a voulu que cette collègue en question n’était finalement pas partie. J’ai été mise au parfum des faits après ».

Elle ajoute : « Une fois, j’étais conviée à une séance de tam-tams. J’esquissais des pas de danse quand j’ai subitement fait un faux pas. Automatiquement, je n’ai plus senti ma jambe, j’étais paralysée sur place. Le plus surprenant, c’était tellement improbable ! Je me suis retrouvée avec une jambe enflée. Plusieurs personnes de mon entourage m’ont dit que ce n’était pas du tout naturel. Que je suis victime d’un mauvais sort. Mais j’ai refusé d’y croire. J’ai préféré me dire qu’il s’agissait simplement d’un accident de travail ».

’Mass (danseur): « Instinctivement, on se méfie des uns des autres»

Il a comptabilisé plus de 16 ans d’expérience dans le milieu de la danse. Danseur attitré du chanteur El Hadji Keïta et membre du groupe d’Eumady Badiane, Mass n’est plus à présenter dans le microcosme people.

« Les autres ont commencé à être jaloux de mon succès. Ils faisaient tout pour m’écarter. Parfois, ils organisaient des spectacles sans me tenir au courant. Mais j’essayais de tenir bon. A un moment donné, ils ont commencé à casser du sucre sur mon dos. Ils essayaient de ternir ma réputation avec des mensonges inventés de toutes pièces et j’ai finalement préféré quitter.» Ce fut le premier coup dur que Mass a encaissé à cause de la concurrence. Après, cette fâcheuse expérience, il a mis sur pied son propre groupe de danse «Keur Cheikh Tahirou Family », dédié à son défunt père.

Pour avoir comptabilisé plusieurs années d’expériences dans le milieu de la danse, il reconnaît que c’est un milieu rempli de superstitions. « Nous avons tous subi dans le milieu des choses affreuses qui nous ont finalement tous rendu sceptiques. Instinctivement, on se méfie des autres collègues. Je ne le cache pas. Comme tout le monde, j’ai pris mes précautions en me préservant contre les mauvais sorts et autres pratiques malsaines. Et tout le monde fait cela dans le milieu artistique. C’est une question de survie », reconnaît Mass sans prendre de gants.

« Chacun veut être devant. La nouvelle génération ne respecte plus le droit d’ainesse. Parfois, tu vois un danseur de la nouvelle génération qui rencontre dans un spectacle un ancien du milieu. Mais, il fait tout pour l’écraser et lui voler la vedette, juste pour s’imposer. Ce sont des comportements qui peuvent facilement faire naître une haine », explique Mass.

« Il s’est réveillé avec un genou enflé (...) Après toutes sortes d’analyses, les médecins n’ont rien détecté »

Des anecdotes aussi traumatisantes les unes que les autres, le danseur en a à la pelle. Il a été témoin de l’atrocité par laquelle son mentor, victime de maraboutage, est passé. «

C’est lui qui m’a appris comment monter des chorégraphies musicales. Son nom a fait beaucoup de bruit du temps d’Oscars des Vacances. Il faisait des chorégraphies dont lui seul avait le secret. Mais un bon jour, il s’est réveillé avec un genou enflé. Il a fait presque le tour des hôpitaux, faits toutes sortes d’analyses et radios. Mais les médecins n’ont détecté aucune anomalie.

Il s’est finalement tourné vers la médecine traditionnelle. Il a été guéri par un marabout établi dans un village reculé. Ce dernier lui a appris qu’on lui avait jeté un mauvais sort», raconte-t-il avant de renchérir avec une autre histoire.

« Je connais un autre ami qui faisait parti d’un groupe de danse. Il était le plus célèbre de la bande. Par concurrence malsaine, un collègue du groupe lui a tendu un piège pour ensuite l’accuser de viol. Cette histoire lui a valu 10 ans de prison ferme, alors qu’il avait une belle carrière devant lui. »

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