Comptes régionaux du Sénégal : ce que révèle le rapport de l'ANSD

L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a publié la première édition de sa note d’analyse des comptes régionaux du Sénégal. Le rapport, parcouru par L'OBS, précise que le Pib par habitant au Sénégal s’élève à 971 200 FCFA en 2022.

ANSD Siège

Malgré un contexte mondial un peu tendu, le niveau d’activité économique des Sénégalais continue d’augmenter, contrairement aux années précédentes. Après une baisse en 2015 (1 238,1 dollars Us, environ 737 288,55 FCfa) suivie d’un rebond en 2020 (1 492,5 dollars, environ 888 783,75 FCfa), le Produit intérieur brut par habitant (Pib/hbt) au Sénégal poursuit sa montée.

L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) renseigne dans son rapport «les comptes régionaux du Sénégal 2020-2022» que le Pib par habitant au Sénégal s’élève à 971 200 FCFA en 2022. En comparaison avec le taux de pauvreté, le document indique que les régions de Kédougou et de Dakar sont les seules qui affichent un niveau supérieur à la moyenne nationale (971 200 FCfa) avec, respectivement, des Pib par habitant de 2 658 305 et 2 042 512 FCfa.

Dans les autres régions, le Pib régional par habitant s’est situé entre 864 217 FCfa, enregistré dans la région de Ziguinchor, et 434597 FCfa dans la région de Diourbel. Cependant, l’analyse croisée de la richesse créée et du taux de pauvreté montre une situation contrastée.

Le rapport explique que le Pib/hbt et le taux de pauvreté ont une relation non linéaire. A titre illustratif, le rapport fait savoir que «la région de Kédougou a le Pib/hbt le plus élevé, alors qu’elle affiche un taux de pauvreté très élevé (65,7%). Cette situation est en relation avec la présence de grandes entreprises minières dont les revenus tirés de la production rémunèrent essentiellement les investisseurs».

Pour ce qui est des dépenses de consommation finale des ménages par région, Dakar arrive en tête, suivie de Thiès et Diourbel. En 2022, la région de Dakar effectue, à elle seule, 34,6% des dépenses de consommation finale des ménages du pays, soit 3 864,4 milliards de FCFA. Elle est suivie par celles de Thiès (12,9%), Diourbel (8,2%), Kaolack (6,5%) et Saint-Louis (6,3%).

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Les neufs (9) régions restantes ont des parts qui varient entre 0,9% et 5,5%. Rapportées à la population, les dépenses de consommation finale des ménages par tête affichent un niveau supérieur à la moyenne nationale (639 232 FCfa en 2022) dans la région de Dakar (991 488 FCfa). Dans les autres régions, elles passent d’un minimum de 430 652 FCfa à un maximum de 620 661 FCfa.

  • « Kédougou a le Pib/hbt le plus élevé, alors qu’elle affiche l’un des taux de pauvreté les plus élevés »

Concernant, la contribution régionale à la création de richesse, le rapport indique qu’en 2022, le Pib du Sénégal est évalué à 17.227,9 milliards de FCFA. L’analyse de sa répartition selon les régions laisse apparaître de fortes disparités. La région de Dakar concentre 46,2% de la richesse nationale avec un Pib établi à 7 960,8 milliards de FCFA.

Cette situation s’explique par la forte concentration des unités économiques au niveau de la région. Par ailleurs, les 71,5% du Pib national sont générés par cinq (5) régions (Dakar 46,2%, Thiès 11,1%, Diourbel 5,1%, Saint-Louis 4,7% et Kaolack 4,5%). La richesse créée dans les neuf (9) autres régions restantes ne représente que 28,5% du Pib du Sénégal.

Cette situation de 2022 confirme celle des deux années précédentes (2020 et 2021) où le poids de la région de Dakar varie entre 46,1% et 46,6%. La même tendance est observée dans les autres régions du pays.

Du point de vue sectoriel, les régions de Thiès (12,7%), Kolda (9,3%) et Kaffrine (8,7%) sont celles qui contribuent le plus à la valeur ajoutée du secteur primaire en 2022. Cette situation résulte de l’importance de l’horticulture (maraîchage et culture de fruits) à Thiès et des cultures céréalières et arachidières à Kolda et à Kaffrine.

En plus, Thiès est une région à vocation halieutique. S’agissant du secteur secondaire, sa valeur ajoutée est essentiellement créée, en 2022, par les unités de production établies dans les régions de Dakar (53,7%), de Thiès (12,5%) et de Kédougou (10,9%).

En particulier, la région de Kédougou concentre plus de la moitié (51%) de la valeur ajoutée totale du sous-secteur extractif durant l’année sous revue. Les régions de Dakar (54,7%) et de Thiès (9,5%) sont également celles qui contribuent le plus à la formation de valeur ajoutée du secteur tertiaire en 2022. Elles sont suivies de la région de Diourbel (5,5%) pour laquelle l’activité commerciale est très dynamique.

  • «Dakar, Thiès, Diourbel, Saint-Louis et Kaolack concentrent les 71,5% du Pib»

Pour ce qui est du Pib régional par secteur d’activités, le primaire représente 16,3% du Pib en 2022, après 15,6% en 2021 et 16,1% en 2020. A l’échelle régionale, l’activité du secteur primaire ressort comme le principal secteur de création de richesse dans la plupart des régions du pays.

L’activité du secteur primaire représente une proportion considérable du Pib des régions de Sédhiou (54,3%), Kaffrine (47,3%), Kolda (46,3%), Tambacounda (38,1%), Ziguinchor (37,7%), Fatick (35,1%), Louga (30,8%), Matam (27,1%), Kaolack (26,2%), Saint-Louis (25,3%) et Thiès (18,7%). Toutefois, la valeur ajoutée des activités du primaire ne représente que 9,7% du Pib de la région de Diourbel.

Sa part est encore plus faible au niveau des régions de Kédougou (7,6%) et de Dakar (2,9%). S’agissant du secteur secondaire, la valeur ajoutée générée représente 24,8% du Pib en 2022, après 23,9% en 2021 et 23,2% en 2020. Ce secteur constitue le moteur de l’activité économique à Kédougou et contribue à 75,7% à la richesse créée en 2022.

La présence des grandes sociétés évoluant dans l’extraction de minerais d’or a favorisé cette situation. De même, la contribution du secteur secondaire au Pib des régions de Dakar (28,8%), Thiès (27,8%), Diourbel (24,7%) et Matam (20,9%) est importante.

Cependant, elle est faible au niveau des autres régions variant entre 5,8% et 17,7%. Les services (secteur tertiaire) ont créé près de la moitié de la richesse nationale en 2022 (49,7%), après 50,5% en 2021 et en 2020.

Au niveau régional, Dakar et Diourbel constituent les régions où les activités de services sont les plus prépondérantes en 2022, avec des parts respectives de 58,9% et 54,6% dépassant la moyenne nationale.

En outre, cinq (5) régions sont relativement proches de la moyenne nationale. Il s’agit des régions de Louga (48,2%), Kaolack (48,2%), Saint-Louis (47,5%), Fatick (47,3%), Ziguinchor (45,7%), Thiès (42,8%) et Matam (42,1%).

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