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La proctalgie fugace qu'est ce que c'est ?

La proctalgie fugace se manifeste par des douleurs très intenses à type de crampe, qui surviennent dans la région anale, souvent en pleine nuit. Aucun trouble fonctionnel ne subsiste entre les crises. Bien qu'insupportables, ces douleurs d'origine inconnue sont bénignes. L'efficacité des traitements disponibles n'est pas établie. Heureusement, les crises douloureuses sont souvent espacées de plusieurs mois.

La proctalgie fugace, qu'est-ce que c'est ?

Définition

La proctalgie fugace se définit comme une douleur aiguë récidivante siégeant au niveau du canal anal et du bas rectum. Les épisodes douloureux à type de crampe surviennent sans prévenir, plus volontiers la nuit, par accès d'une vingtaine de minutes en moyenne. Ils sont séparés par des intervalles non douloureux pouvant durer plusieurs semaines ou plusieurs mois.

Causes

Les causes de survenue des crises de douleur ne sont pas claires. Elles seraient le plus souvent liées à un spasme du sphincter interne anal, un muscle puissant et circulaire, mais d'autres mécanismes ont été évoqués : contraction d'autres muscles de la région anale (sphincter externe et/ou releveur de l'anus), spasme vasculaire, pathologie neurologique… Des facteurs déclenchant variés mais à l'impact aléatoire ont été décrits : stress, défécation ou constipation, menstruations, rapports sexuels, prise d’alcool, administration de suppositoire, mauvaise posture…

Diagnostic

L'examen clinique de la région ano-rectal, qui ne peut être effectué qu'en dehors des crises puisque celles-ci sont imprévisibles et rares, est normal. Les explorations complémentaires confirment que tout fonctionne normalement. Le diagnostic repose donc uniquement sur la description des symptômes et l'élimination d'autres causes possibles de douleurs.

Les personnes concernées

Le caractère transitoire et imprévisible des spasmes douloureux, combiné à une certaine réticence à en parler au médecin, surtout si les crises sont très brèves et très espacées, rend difficile l'estimation du nombre de personnes concernées. Selon les études, la fréquence de la proctalgie fugace en population générale a été estimée de 3 à 4 % (fourchette basse) à 15 à 18 % (fourchette haute), les critères diagnostiques n'étant pas toujours les mêmes. Cette pathologie atteint plutôt des personnes âgées de 30 à 60 ans, et prédomine chez les femmes.

Les facteurs de risque

Les états anxieux, le stress et la fatigue favoriseraient la survenue de proctalgie fugace. Cette pathologie est par ailleurs plus fréquente chez les personnes atteintes du syndrome de l'intestin irritable qu'en population générale. Des études ont également suggéré une association avec d'autres pathologies : prolapsus pelvien (descente d'organes), maladie inflammatoire de l'intestin, ulcère, incontinence urinaire…De très rares cas de proctalgie fugace émergent dans un contexte familial suggérant l'implication de facteurs héréditaires.

Les symptômes de la proctalgie fugace

Le plus souvent intense, la douleur apparaît de façon inopinée et atteint d'emblée son paroxysme. Elle est décrite comme une sensation de crampe, de coup de poignard ou encore de broiement ou de décharge électrique. Elle n'irradie pas ou dans une zone très limitée. Elle est le plus souvent isolée, même si quelques personnes décrivent d'autres dysfonctionnements (colique accompagnée d'une fausse envie pressante d'aller à la selle, douleurs abdominales, nausées, sueurs…).

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Cette douleur cède en général en quelques minutes, mais dans les cas extrêmes, elle peut ne durer que quelques secondes ou au contraire se prolonger une heure ou plus.Les intervalles de temps entre les crises sont très variables (de quelques jours à quelques mois). La plupart des personnes souffrant de cette pathologie connaissent une dizaine d'accès douloureux par an.

Les traitements de la proctalgie fugace

Une fois les personnes souffrant de proctalgie fugace rassurées sur le caractère totalement bénin de leur pathologie, beaucoup ne sont plus en demande de traitement médical et se contentent de mettre en application des moyens qui, chez elles, permettent de raccourcir la crise : exercices de relaxation, toucher rectal ou manœuvres posturales, défécation, bains de siège, introduction d'un lavement ou d'un suppositoire… Dans les cas les plus sévères, la prise en charge est délicate car l'efficacité des traitements essayés dans cette pathologie jusqu'à présent n'est pas établie.

  • Le salbutamol a fait l'objet de quelques publications. Ce médicament bronchodilatateur utilisé en inhalation chez les asthmatiques semble permettre également de relâcher les sphincters…

  • Parmi les autres traitements de crise, des molécules ayant un effet relaxant sur le muscle lisse semblent avoir aidé des patients isolés : clonidine, inhibiteurs calciques administrés par voie orale, sublinguale ou en application locale…

  • En traitement de fond, des anxiolytiques ou des antidépresseurs, mais aussi un médicament utilisé dans le traitement de l'angine de poitrine, le diltiazem, des injections de botox dans la région anale ou encore des perfusions de lidocaïne, un anesthésique local, ont également été proposés.

  • Certains témoignages rapportent par ailleurs un soulagement apporté par des méthodes naturelles ou des médecines douces : acupuncture et moxibustion, réflexologie, phytothérapie, homéopathie… Ces méthodes peuvent être essayées, mais mieux vaut se méfier des site Internet faisant état de remèdes miracle…

Source: PasseportSanté

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