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Que valent les miels que l'on trouve au supermarché ? Peu d'entre nous ont la réponse. Une nouvelle enquête menée par 60 Millions de consommateurs nous aide à y voir plus clair après avoir analysé 22 pots de miel. A savoir que le miel est l’un des produits alimentaires les plus exposés à la fraude, tel l’ajout de sucre ou la tromperie sur l’origine botanique.
"En France, le miel est strictement défini comme une substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera, rapporte 60 Millions de consommateurs. Celles-ci butinent, dans un périmètre de 3 km en moyenne autour de la ruche, le nectar des fleurs ou le miellat, un dérivé de la sève via des insectes suceurs comme le puceron.
La plupart des miels sont issus de nectar (lavande, acacia, tournesol, etc.), et les autres, d’un mélange de nectar et de miellat (châtaignier, tilleul) voire 100 % miellat (sapin, chêne)". L'association de consommateurs a ainsi soumis douze miels de fleurs, cinq miels de lavande et cinq miels de châtaignier à une batterie d’analyses. Quant au saccharose, théoriquement dégradé par les enzymes de l’abeille, il ne doit pas dépasser 5 % pour les miels de fleurs et de châtaignier et 15 % pour ceux de lavande. "Rien à redire, même si l’on en retrouve de petites quantités (3-4 g/100 g) dans ces derniers, excepté le Bleu Blanc Ruche", relaye l'association.
Un miel ne doit pas être trop humide
On démarre avec les bonnes nouvelles : un miel ne doit pas être trop humide. Et quelle que soit la référence, le taux d’humidité reste sous la barre légale des 20 %. De plus, tous les produits affichent une quantité de fructose et glucose (les deux principaux sucres du miel) correcte.
Divers critères permettent de déterminer sa fraîcheur : 5 miels semblent faire défaut
Le miel ne s'améliore pas avec le temps. Divers critères physico-chimiques permettent de déterminer sa fraîcheur, notamment le niveau d'hydroxyméthylfurfural (ou HMF), une molécule qui se forme lors de la déshydratation de certains sucres.
Un taux élevé de HMF indique que le miel a été chauffé (exposition des ruches au soleil, stockage à chaud ou pasteurisation) ou qu'il a vieilli. C'est le cas pour trois miels de fleurs (Carrefour Classic’, Maribel et Les Apiculteurs associés) et deux miels de lavande (Lune de miel et Bleu Blanc Ruche). Cependant, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives, surtout pour les miels de fleurs provenant de régions subtropicales (Mexique, Argentine, Colombie, etc.), où la chaleur augmente naturellement ce taux.
En revanche, le miel de lavande Bleu Blanc Ruche, 100 % d'origine française, présente un problème de qualité et même une non-conformité réglementaire (avec plus de 40 mg de HMF par kg de miel). Est-ce dû à un stockage prolongé au soleil ou à un chauffage artificiel ? La question reste ouverte.
Certains miels légèrement fermentés
La fermentation résulte de conditions de stockage inadéquates ou d'une récolte trop précoce. Cela entraîne une augmentation de la teneur en eau, permettant aux levures naturellement présentes de commencer à fermenter les sucres.
Pour mesurer l'étendu de ce phénomène, les experts de 60 Millions de consommateurs ont examiné le taux de glycérol, un alcool produit par les levures durant la fermentation. Le résultat montre que certains miels présentent une légère fermentation, notamment le miel de châtaignier Ma Ruche Bio.
Trois miels qui présentent des valeurs élevées de sirop de glucose-fructose
L'analyse a aussi consisté à identifier et quantifier les sucres dits « en C4 », témoins de l’ajout de sirop de glucose-fructose, produit principalement à partir du maïs. "Six produits en contiennent, mais sous forme de traces. Impossible, là encore, de conclure à une fraude, notamment pour les miels de fleurs qui proviennent de pays tropicaux, dont le climat est favorable aux plantes en C4", souligne l'association de consommateurs.. D’après l'enquête, les miels de fleurs Paquito, U bio et Carrefour bio présentent des valeurs élevées pour leur catégorie…
Des résidus de néonicotinoïdes détectés dans deux références
"Nous avons vérifié la propreté de nos miels. Elle est parfaite… sauf deux références : le miel de fleurs Les Apiculteurs associés et le miel de châtaignier Reflets de France. Celui-ci est contaminé par du clopyralide, un insecticide autorisé par l’Union européenne sans risques majeurs avéré pour la santé humaine. La quantité moyenne retrouvée flirtant avec la limite légale, nous lui avons appliqué une pénalité modérée", partage encore 60 Millions de consommateurs.
Grande déception pour le miel de fleurs, Les Apiculteurs associés, qui renferme deux résidus néonicotinoïdes : Il s'agit du thiaclopride et de l'acétamipride, interdits en France depuis 2018, et dans l'UE depuis 2021 pour le thiaclopride.
Comment choisir un miel de qualité ?
Pour s'assurer de la qualité de votre miel, il est recommandé de privilégier les miels produits localement, où la traçabilité est plus aisée, se renseigner sur le producteur et ses méthodes de production et d'être attentif aux prix anormalement bas, souvent synonymes de qualité inférieure.
Source : TOP SANTE